Les 6 solutions pour limiter la pollution de votre intérieur
Pourquoi et comment améliorer la qualité de l’air de nos habitats ?
“La qualité de l’air intérieur est tout aussi importante que celle extérieure”
Holiha Design
L’air intérieur est en moyenne 8 fois plus pollué que l’air extérieur. Pourtant, nous passons près de 85% de notre temps dans des espaces clos !
Les polluants extérieurs ne sont pas les seuls responsables de la pollution intérieure. De nombreux éléments à l'intérieur de nos habitats participent considérablement à l’émission de substances nocives pour l’homme. C’est le cas des matériaux de construction, de l’ameublement, de la décoration, des colles, des vernis, des peintures, des textiles, des appareils à combustion, des animaux et de diverses activités humaines (tabagisme, activités de cuisine, d’entretien et de bricolage, etc.). La liste est longue et les divers composés organiques volatiles (COV) le sont tout autant.
Malheureusement, ces polluants ne sont pas sans effets sur notre santé. Ils peuvent provoquer des allergies respiratoires, des irritations, voire des cancers.
Il devient donc indispensable d’être attentif à la qualité de l’air de son intérieur. D’autant plus, si l’on a des enfants. Ces derniers sont plus sensibles que les adultes. Ces polluants peuvent altérer leur développement.
Ce constat peut faire peur, mais rassurez-vous, il existe de nombreuses solutions pour limiter la pollution de votre intérieur. En voici six.
1. Aérez autant que possible votre intérieur
Aérez votre habitat au moins 2 fois par jour pendant 10 minutes pour renouveler l’air. Il sera ainsi plus frais et moins chargé en polluants. Aérez également après certaines activités comme le bricolage et le ménage. Vous éliminerez ainsi les poussières et les composants nocifs.
Faites-le idéalement aux heures où la pollution extérieure est la plus faible. Pour les citadins, repérez les moments de la journée où la circulation y est la plus faible. Probablement tôt le matin et en fin de journée.
Pensez à le faire également en hiver. D’après l’agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie, cela permet d’améliorer l’efficacité du chauffage. L’air entrant va réguler le taux d’hygrométrie de votre logement. L’idéal est d’avoir un air entre 40% et 60% d’humidité.
Soyez attentifs à ce que les VMC (ventilation mécanique contrôlée) fonctionnent correctement. Surtout ne les bouchez pas ! Pensez à les nettoyer régulièrement.
2. Limitez l’usage de bougies, encens et parfums d’ambiance
Les parfums d’ambiances, tels que les bougies, sprays, encens et toutes autres senteurs chimiques parfument votre habitat mais le polluent également. L’ADEME a publié une étude très complète en 2017 sur l’exposition aux polluants émis par les bougies et l'encens. Leurs travaux ont démontré qu’ils rejettent de très nombreuses substances nocives.
Les bougies, quelque soit leur cire, rejettent du formaldéhyde, de l’acétaldéhyde, deux cancérigènes avérés ainsi que du toluène. L’étude a révélé que ces émissions de formaldéhyde augmentent parfois après leur extinction. Cela suggère une émission secondaire de ce composé après leur extinction. Les bougies émettent moins de particules que les encens, mais les particules sont plus fines (diamètre < 100 nm)”
Les encens rejettent une concentration élevée de benzène, toluène, éthylbenzène, styrène, formaldéhyde, acétaldéhyde et acroléine lors de la combustion et jusqu’à une heure après. Les encens émettent plus de particules que les bougies. De plus, leurs particules sont bien plus grandes (80 à 190 nm de diamètre).
Les parfums d’ambiances ne sont pas indispensables. Le marketing olfactif a su jouer de nous. Aujourd’hui, pour une majorité de personnes, un intérieur parfumé signifie un intérieur propre. Cependant, comme le dit si bien le Dr Suzanne Déoux, directrice du bureau d'études de la société Médieco en ingénierie et santé des bâtiments : “le propre n’a pas d’odeur” !
Si vous souhaitez améliorer la qualité de votre air intérieur, limitez grandement l’usage de parfum d’ambiance chimique.
Faites le choix de bougies à la cire végétale telles que la cire de colza, d’abeille et de soja et oubliez la paraffine.
Achetez des bougies avec une mèche en coton ou en bois.
Choisissez des bougies non colorées et sans parfum, car elles sont souvent composées d’additifs, de colorants et parfums de synthèse qui dégagent de nombreux COV. Optez plutôt pour des bougies naturelles françaises aux huiles essentielles biologiques de Grasse par exemple.
Quelque soit la bougie, ouvrez les fenêtres pendant et après leur utilisation.
Si une odeur vous déplaît, il est possible d’utiliser du bicarbonate de soude ou du citron.
Les pots pourris sont aussi une bonne alternative pour parfumer votre intérieur à condition qu’ils soient composés d'éléments naturels sans ajout de parfum de synthèse. Il est possible de les faire soi-même. Vous respecterez ainsi les saisons.
3. Privilégiez des mobiliers plus sains et naturels
Privilégiez des meubles en bois bruts (attention aux colles et vernis utilisés), plutôt qu’au MDF et à l’aggloméré. Acheter d’occasion est une bonne alternative. Les COV ont déjà été rejetés.
Attention aux choix de vos textiles pour vos canapés, fauteuils, dessus de lit etc. Ils sont généralement traités anti-tâches et retardateurs de flamme. Ces traitements sont chimiques et contiennent des perturbateurs endocriniens. A forte exposition, ces derniers peuvent entraîner de la cryptorchidie chez le jeune garçon, le cancer du sein chez la femme, le cancer de la prostate, le trouble du développement du système nerveux, l’hyperactivité chez l’enfant, ou encore le cancer de la thyroïde. Il est donc primordial de choisir un matelas sain pour votre chambre.
4. Choisissez des peintures réellement écologiques
Le greenwashing est partout et d’autant plus présent dans le domaine des peintures. Le principal message marketing “Je suis une peinture écologique car je suis à l’eau”. Cet argument n’est pas suffisant. Une peinture à base d’eau peut être polluante et nocive. Elle peut contenir un solvant d’origine pétrochimique. Certaines marques abusent des consommateurs en notant la mention “peinture naturelle” ou “peinture éco-responsable” sur les pots de peinture, par la simple raison qu’elles contiennent de l’eau. Cependant, elles restent très toxiques et ne sont en rien écologiques.
Tout comme le mobilier, elles rejettent des COV pendant des mois voire des années après qu’elles aient été appliquées.
Une composition écologique et non toxique doit comporter des pigments liquides, un solvant à l’eau, un liant végétal, de préférence fabriqué en France ou en Europe.
Aujourd’hui la norme A+ sur les pots de peinture signifie que le niveau de COV ne dépasse pas 30 g/L. A titre d’exemple les peintures citées ci-dessous avoisinent les 1g/L voir même 0.001g/L.
Il existe plusieurs marques proposant des peintures bien plus saines : Pure & Paint, Colibris, Algo…
5. Les plantes dépolluent : vrai ou faux ?
C’est une information très répandue. On trouve de nombreux articles, livres et magazines attribuant aux plantes un pouvoir dépolluant sur l’air de notre habitat. Malheureusement, il s’agit d’une intox. Les plantes ne dépolluent pas notre intérieur.
Cette idée vient d’une étude menée par la NASA. En 1980, elle cherchait une solution pour assainir l’air des navettes spatiales. Leurs travaux ont démontré que les plantes ont effectivement des capacités à épurer l’air grâce à la phytoépuration, mais pour cela, certaines conditions doivent être réunies, comme la maîtrise des flux de l’air.
Le programme de recherche PHYTAIR mené par l’ADEME de 2004 à 2011, a également démontré qu’en laboratoire, les plantes sont capables de capter des polluants et de diminuer leur concentration. Cependant, cette expérience faite dans un habitat aéré et ventilé n’a pas pu donner les mêmes résultats. La gestion des flux d’air en laboratoire et en maison individuelle est totalement différente !
Pour obtenir ces conditions optimales il faudrait posséder une centaine de plantes chez soi !
Avoir des plantes dans son habitat reste une bonne chose. Les plantes ont de nombreux bienfaits prouvés sur notre bien-être. Elles sont apaisantes et diminuent notre stress. Il serait dommage de s’en passer !
6. Utilisez des produits ménagers et d’hygiène naturels
Les produits ménagers industriels sont très nocifs. Ils détruisent non seulement les bactéries mais également l’écosystème. Ils rejettent des composés organiques volatiles, appelés COV, et amplifient ainsi, le niveau de pollution de nos intérieurs. Il existe de nombreuses alternatives naturelles pour l’entretien de son intérieur. Quelques produits sont indispensables pour commencer à se constituer une droguerie écologique (le vinaigre, le bicarbonate, le percarbonate, le véritable savon de Marseille, le savon noir...).
Le vinaigre :
C’est un anticalcaire et nettoyant naturel. Il est biodégradable et non toxique pour l’environnement. L’odeur vinaigrée peut être désagréable mais celle-ci s’évapore rapidement. Il ne faut jamais le mélanger à de l’eau de Javel car des vapeurs toxiques s’en dégageront.
Vous pouvez l’utiliser pour détartrer des éviers, des robinets, et parois de douche.
Ajoutez-en dans le réservoir de l’assouplissant à chaque lessive. En plus d’entretenir votre machine à laver en la préservant du calcaire, il assouplira votre linge.
Le bicarbonate :
Il possède de grandes propriétés malgré un prix peu élevé ! Il est anticalcaire, dégraissant et neutralise les odeurs. Il vous sera utile pour le ménage et la cuisine.
En cuisine, il peut remplacer la levure chimique.
Mélangé à de l’eau, vous obtiendrez une pâte dégraissante. Parfaite pour nettoyer un four !
Le véritable savon de Marseille :
Il est biodégradable, détachant et nettoyant. Il respecte tous types de peaux. Quelques entreprises seulement fabriquent encore aujourd’hui le véritable savon de Marseille : Marius Fabre, Le Fer à Cheval, Le Serail, La Corvette, savonnerie du Midi.
Utilisé en bloc avec une brosse à vaisselle, il remplacera aisément votre liquide vaisselle actuel.
Il est également possible de l’utiliser pour réaliser sa lessive maison. Elle respecte les peaux sensibles.
Le savon noir :
En plus d’être biodégradable, il assainira et dégraissera tous types de surfaces.
Ajoutez-en dans votre seau d’eau en guise de produit nettoyant pour laver votre sol.
Le percarbonate de soude :
Son PH est plus élevé que le bicarbonate. Il est composé de cristaux de soude et d’eau oxygénée solide. C’est ce qui lui donne des propriétés blanchissantes et détachantes. Il est sans danger pour l’environnement. Mais attention, il peut être irritant pour la peau (portez des gants).
Ajoutez-en dans votre tambour de machine à laver pour garder le linge blanc.
Pour détacher ou blanchir, ajouter 1 à 2 cuillères dans de l’eau chaude supérieur à 40°C (en dessous, aucun effet n’aura lieu). Mettez un couvercle pour garder la chaleur le plus longtemps possible et laissez reposer quelques heures.
Ce qu’il faut retenir
La pollution intérieure provient de nos choix de construction, d’ameublement, de décoration mais aussi de notre activité au sein de notre habitat. Nous avons la possibilité d’agir pour la limiter. Il est important de diminuer la diffusion de COV en choisissant des produits naturels, en aérant son habitat tous les jours.
Alors, qu’attendons-nous pour nous tourner vers des alternatives saines et écologiques ?
N’hésitez pas à nous laisser vos commentaires.
Nous vous disons à très vite.
Ambre & Camille
Co-fondatrices d’Holiha Design
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Crédit photo : Unsplash